Avis roman Les Mystères de Yoshiwara

Je reprends la présentation de lectures asiatiques avec cette fois un gros roman (bon après ça dépend pour qui, plus de 300 pages) LES MYSTERES DE YOSHIWARA, sorti en 2011 de l’autrice Matsui Kesako. Moi, c’est la version dite « poche » de 2021 que j’ai lu, car elle est intégrale. Kesako nous présente Yoshiwara en ce début de XVIIème siècle, enceinte aux abords d’Edo (connue maintenant comme Tokyo) dans laquelle été réunis les établissements de plaisir. On va donc avoir un mélange de réel et de fictif.
Avec ce roman, nous pénétrons de plain-pied dans le monde fascinant de Yoshiwara, le plus grand quartier des plaisirs de la ville d’Edo, aux règles complexes et raffinées, et aux secrets bien gardés. La grande Katsuragi, l’une des courtisanes les plus prisées de Yoshiwara, a disparu. L’un après l’autre, tenanciers de maisons closes, domestiques, amuseurs, geishas, entremetteuses, viennent répondre aux interrogatoires. Et chacun en profite pour se lancer dans des digressions cocasses, nostalgiques ou cyniques, qui donnent une image très vivante de ce qui fait son quotidien.
Au-delà de l’enquête très intéressante sur Katsuragi et sa disparition, c’est tout ce qu’on apprend de cette période à Yoshiwara qui est géniale. Je savais déjà des choses grâce à d’autres lectures, mais ici, j’en ai su de nouvelles, comme ce qui concerne les femmes qui fabriquaient des faux doigts pour les courtisanes qui ne se les coupaient plus (ah la perte des traditions lol). Bref, l’enquête est bien menée, de plus elle est originale, car hormis la narration, vous aurez des monologues des témoins. Le mystère ne réside pas seulement dans la disparition de la plus grande courtisane, mais aussi dans le fait que la personne qui enquête ne parle jamais, du moins, on ne le lit pas. Si vous n’aimez pas les monologues, ça pourrait vous déplaire.