Découvrez Phantasmagoria le jeu d’horreur culte
Lorsque j’étais adolescente et que j’allais chez mon cousin The TonTon, pour passer du temps avec lui (car il était plus âgé que moi) je restais dans sa chambre. Lorsqu’on ne dansait pas comme des foufous sur de la musique électro, je le regardais jouer sur son PC. C’est là que le jeu Phantasmagoria fut mis en route.
Il me laissait regarder ses parties et lorsqu’une scène « étrange » arrivée, il me disait « là, cache-toi les yeux« . Ce à quoi je m’exécutais car s’il me le demandait c’est que c’était important.
⚠️ Attention, les propos et les images de cet article peuvent heurter la sensibilité.
Un jeu à remettre dans son contexte
Peut-être qu’aujourd’hui, dans le contexte actuel, le jeu vidéo Phantasmagoria a moins d’impact qu’à l’époque. Déjà parce que la technologie a fait un énorme bond vidéoludique depuis 1995, donc son visuel à moins d’impact. Mais aussi parce que les joueurs sont désormais habitués à des images « dérangeantes ». Inutile de vous faire un dessin : GTA, Carrion, Sanitarium, le dark web, le porno gratuit, tout ça, tout ça. — Vous allez comprendre après, pourquoi j’ai volontairement mélangé des exemples de jeux vidéo et des vidéos réelles.
À l’époque, des scènes dérangeantes ce n’était pas si commun. Ok, Doom (1993) était gore, mais ce n’était pas des humains et pas des images « réelles ». C’est sur ce point que Phantasmagoria va marquer les esprits : l’utilisation de la FMV (Full Motion Video) qui rend le jeu très réaliste, un peu trop réaliste au vu de ce que va montrer le jeu.
On notera que Phantasmagoria a été commercialisé comme un film interactif, réparti sur sept CD-ROM qui correspondent aux 7 chapitres, et il était pour l’époque une claque graphique. Je vous mets les détails sur la FMV.
📌 La FMV, c’est l’utilisation de vraies vidéos (films, scènes jouées par des acteurs, ou animations précalculées) dans un jeu ou un logiciel, plutôt que des graphismes générés en temps réel. Très immersif et réaliste à l’époque, elle permet une narration forte avec des performances d’acteurs pour créer de l’ambiance avec peu de ressources graphiques en temps réel.
Cependant, en contrepartie, il y aura peu d’interactivité et le gameplay se cantonnera souvent à faire des choix et cliquer à des moments précis.
Le jeu a clairement été conçu comme un titre mature, destiné à un public adulte, mais il me semble que le PEGI 18 est arrivé bien plus tard sur la boîte. Des scènes ont même été censurés à l’aide de gros pixels… qui, soyons honnêtes, n’étaient pas très efficaces. (Vous pouvez encore trouver des vidéos sur YouTube). Le jeu a clairement dû être vendu comme un jeu d’énigmes en Point’n’click à des enfants par des vendeurs peu scrupuleux ou a des joueurs lambdas qui ne s’attendait pas à tant de violence.
Voici l’histoire du jeu
Don et Adrienne viennent d’acquérir un vieux et grand manoir ayant appartenu à Zoltan Carnovash, célèbre illusionniste de la fin du XIXe siècle. Alors qu’Adrienne découvre petit à petit la demeure et ses secrets, elle est sujette à de terribles cauchemars semblant bien réels. Elle se met alors à interroger les gens du village qui lui apprennent que Carnovash est mort dans des circonstances étranges et que le manoir serait hanté. Au même moment, Don se met à devenir très agressif à son égard.
Phantasmagoria : la montée vers le dérangeant, puis, l’horreur
Si au début, vous pensez vivre une petite vie tranquille en contrôlant Adrienne qui fait des câlinous à son mari, peut déambuler dans son manoir, se recoiffer, vous allez vite comprendre que vous allez plutôt vivre sa descente aux enfers. J’ai lu que la créatrice du jeu, Roberta Williams, est fan de Stephen King — ce que vous ressentirez notamment dans le changement de comportement de Don, qui amorce la tournure sombre que vous sentez venir. À la Shining, Don devient de plus en plus dérangeant, et tout cela parce qu’Adrienne a commis l’erreur de déverrouiller un certain coffre.
Les cinématiques deviennent alors de plus en plus horribles et choquantes, une fois Don possédé. C’est là qu’on se rappelle que le jeu est interdit aux moins de 18 ans. Le scénario vous entraîne dans une spirale de folie sanglante et de gore. Place aux scènes de tortures. Et puis vient le viol de l’héroïne. Oui, vous avez bien lu. Des jeux très violents, les joueurs en avaient probablement déjà vus — mais un viol mis en scène de cette manière, ça, j’en doute fortement.
La première screen ne vous rappelle pas un film ?!
Moi, du coup, je l’ai su bien des années plus tard quand j’ai testé le jeu par moi-même. Vous avez peut-être été dans ce cas, on y a joué, on y a repensé. En fait, Roberta, elle ne nous montre pas juste un viol, elle nous montre un mari qui viole sa femme. Parce que oui, ce n’est pas une scène pour pervers, c’est une scène imaginée par la créatrice, elle-même une femme. Dans quel but ? Nous choquer toujours plus dans ce jeu d’horreur ? Ou nous faire passer un message à l’époque ?
Pour conclure
Aujourd’hui encore, beaucoup de joueurs se rappellent, parlent ou jouent à Phantasmagoria parce qu’il fait partie de ces jeux qui ont marqué les esprits. Il peut être considéré aujourd’hui comme un nanar, mais pour moi, il fera toujours parti de ces jeux marquants de ma jeunesse.
Fiche technique
Sortie PC 🇫🇷 | 1995 |
Sortie Saturn 🇯🇵 | 1997 |
Éditeur | Sierra On-line |
Développeur | Sierra On-line |
PEGI | 18 |
Genre(s) | Point’n’click, film interactif, énigmes |
Mode(s) | Solo |
Page Steam | steam non dispo en FR |
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