Doki Doki Literature Club! ou le jeu qui vous manipule
Allez, on continue avec notre rubrique Histoire de Geek (et j’espère que vous l’appréciez) avec cette fois, un jeu vidéo qui cache bien son jeu (notez le jeu de mot… nul) : Doki Doki Literature Club!
Les cachoteries commencent dès l’origine du titre. En effet, contrairement à ce que l’on pourrait croire, Doki Doki Literature Club! n’est pas un jeu japonais. Il a été développé et édité par Team Salvato, un studio américain.
⚠️ Attention, les propos et les images de cet article peuvent heurter la sensibilité.
Une ambiance (trop) mignonne
Je commence. L’écran du jeu arbore des adolescentes, un fond rose, des polices d’écriture chaleureuses… sans parler de la musique thème, aussi joyeuse qu’un Animal Crossing. Tout respire l’innocence.
Vous êtes propulsé de force dans le club de littérature de votre meilleure amie. Elles ne sont que quatre, et peinent à recruter de nouveaux membres. Je précise que vous incarnez un garçon dont vous choisissez le nom, et que le club ne se compose que de filles (ce n’est pas anodin).

Un visual novel classique…
Comme tout bon visual novel, vous lisez les dialogues et les situations décrites. Des portraits s’affichent pour les dialogues. Le principe est simple : vous devez faire des choix et, c’est tout.
C’est long. Très long. Les filles parlent du club, de leurs passions, et surtout du Festival de l’école. Par moments, on vous demande de choisir des mots pour composer un poème. Ces mots plaisent davantage à certaines filles selon leurs personnalités. Vous ne voyez pas vos poèmes, mais elles vous montrent les leurs.

Lentement, quelque chose cloche…
Franchement, c’est un peu chiant : trois musiques qui tournent en boucle, peu de détails, et moi, les visual novels, ce n’est pas mon truc. Mais je m’accroche. Le jeu fait parler de lui, et je veux comprendre pourquoi.
L’air de rien, notre personnage – moi, je l’ai appelé Karma – en apprend de plus en plus sur les filles. Très lentement, des choses « étranges » apparaissent : des mots inattendus, une gêne, une pesanteur… une passion pour les couteaux.
Puis, au bout de 3 heures de jeu… Oui, vous vous en doutez bien : si Doki Doki Literature Club! se retrouve dans notre rubrique Histoire de Geek, c’est qu’il bascule. Un personnage va vous faire une révélation.
👉🏻 À partir d’ici, spoilers majeurs !
La fille la plus joyeuse du groupe, votre meilleure amie, est en fait… dépressive. Je vous jure, ce qu’elle révèle au personnage est effroyable. Et ce dernier réagit avec une naïveté à peine croyable. En vrai, moi, jamais je n’aurais été aussi naïve. Le résultat ? Une scène choc :

L’image vrille. La musique joyeuse devient lugubre, comme une vieille boîte à musique de film d’horreur. Après avoir lu les regrets du personnage – et limite, vous les prenez pour vous – le jeu affiche un « FIN ».
Mais sur le menu principal, l’option pour jouer est désormais remplacée par des caractères incompréhensibles. Et si vous êtes attentif… les pixels à l’emplacement de Sayori clignotent. Elle a disparu de l’image de l’écran de départ.
Évidemment qu’on décide de choisir l’option incompréhensible. Le jeu reprend, mais tout ce qui concerne Sayori provoque des glitchs. Le scénario change, car elle n’est plus prise en compte. Les dialogues sont presque les mêmes, mais quelque chose cloche.
Je continue… et je remarque du texte noir et gras qui défile très vite. Pourquoi ces anciens dialogues ont-ils maintenant cette apparence ? Tiens, une scène différente. Et ce poème ? Ces mots-là n’y étaient pas avant…
Les tensions montent. Dispute violente. Tout devient étrange. Bordel, mais… elles sont névrosées ?!
Le jeu vous prive de contrôle
Les poèmes n’ont plus rien à voir avec ceux d’avant. Grosses disputes. On sait que quelque chose se trame et oui, j’en suis certaine, maintenant plein de choses sont différentes. À part Natsuki, je crois qu’elles sont folles !
Le jeu me propose des choix, mais les choix sont faits. Il n’y a même plus de mots, je ne sais pas ce que je choisis. L’écran reste sur la scène où Yuri est morte et pendant de très longues minutes du texte incompréhensible s’affiche. Ça me fait comprendre que l’option Passer peut être sélectionné. Tiens, je ne pense pas que je pouvais le sélectionner avant !
Mais attendez ? Monika vient vraiment de briser le quatrième mur là ?! Ah ah, je savais bien que les menus étranges lorsque l’on met le jeu en route cachaient quelque chose ! Ils ressemblent à des écrans d’un logiciel qui se charge. Et en effet, Monika me dit qu’on est dans un jeu ! Mais oui, je joue à un jeu de drague comme on en trouve souvent en Asie.

Une expérience dérangeante et brillante
Ceux qui ont créé le jeu sont soit aussi dérangés que les personnages. Soit, ils sont des génies pour avoir fait vivre au joueur une expérience unique !
Au final, il n’y a pas tant de scènes choquantes ou sanglantes. L’accent est plutôt mis sur le dérangement progressif et l’expérience bizarre. Sans compter, le fait que tout est fait pour acculer le joueur. Et je ne parle même pas de la partie moralisante déblatéré pendant plus de 50 minutes (si vous ne trouvez pas la solution) sans pouvoir passer les dialogues… En effet, l’option n’est plus disponible et c’est logique vu que le créateur veut que vous lisiez ces réflexions par le biais de Monika.
Elle ne s’arrête plus, le joueur est impuissant. Je ne vais pas vous mentir, je me suis dit « mais elle arrête quand de parler cette co****** ?! » . Je voulais même sauvegarder pour faire une pause et le truc va super loin ! Monika qui je le rappelle a pris le contrôle du jeu vous empêche de sauvegarder ! Et ce, tout simplement, parce que vous devez trouver l’action à faire.
Pour conclure
Doki Doki Literature Club! n’est pas un simple jeu. C’est un piège narratif soigneusement construit, une œuvre qui commence dans la légèreté la plus sucrée pour mieux vous tirer vers l’inconfort, le malaise et la réflexion.
Ce qui semble être un banal visual novel romantique se transforme en une expérience psychologique troublante, où le joueur devient à la fois spectateur, acteur… et victime. Le jeu vous observe, vous parle, vous manipule – jusqu’à vous faire douter de ce que vous contrôlez vraiment.
Le studio fait-il une critique sur la société qui passe trop de temps devant un écran ? C’est possible. Ou bien voulait-il avertir sur certains jeux asiatiques ? C’est surement possible, car, je rappelle que là-bas, on peut trouver des jeux dans lequel il y a des mœurs douteuses et des apologies aux viols non dissimulés.
PS : J’ai joué sur Switch, mais je pense que le jeu doit mieux rendre sur PC vu qu’il vous fait croire que vous êtes sur un ordinateur.
Fiche technique
Sortie PC | 2017 Team Salvato En 🇬🇧 |
Sortie Switch, PlayStation | 2021 Serenity Forge En 🇫🇷 |
PEGI | 18 |
Genre(s) | Visual Novel, Horreur |
Mode(s) | Solo |
Page officielle | Steam PlayStation Nintendo |
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