Test Vampire the Masquerade : Swansong, l’enquête

Je ne savais pas vraiment si je voulais acheter Vampire the Masquerade : Swansong. Il a mis du temps à sortir, les critiques commençaient déjà à fuser, et j’attendais peut-être davantage Bloodlines 2. Bref, au final, j’ai apprécié le jeu, mais tout de même avec quelques réserves. En voici les raisons.

Un peu de retour en arrière pour comprendre

Je vais vous faire un petit récapitulatif, car on ne sait jamais. Les informations que je vais donner sont surtout importantes pour comprendre la différence entre les anciens titres et celui-ci. Vampire the Masquerade est à la base un jeu de rôle sur table créé par Mark Rein-Hagen, et ce n’est pas la première fois qu’il a été adapté en jeu vidéo, puisque je vous ai dit dans l’introduction qu’il existe Vampire the Masquerade : Bloodlines, sorti sur PC en 2004. Il s’agissait d’un RPG que l’on pouvait aborder à la première ou à la troisième personne, mêlant narration, action et infiltration.

Mais il y eut avant lui Vampire the Masquerade : Redemption, sorti en 2000 sur PC, orienté action et combat (il est souvent comparé à Diablo). Vampire the Masquerade : Swansong sort donc 18 ans après, et il n’a quasiment plus les mêmes orientations que ses deux prédécesseurs.

Pour commencer, nous allons jouer non pas un, mais trois personnages différents : Galeb, Emem et Leysha. Ils font tous les trois partie de la Camarilla, basée à Boston. La Camarilla est une sorte d’organisation qui dirige une ou plusieurs villes, et non un clan, comme j’ai pu le lire, car il peut y avoir plusieurs Clans au sein d’une même Camarilla.

La ville est gouvernée par un Prince, ici Hazel, aidée de ses Primogènes, une sorte de conseil formé d’un représentant de chaque Clan (par exemple : les Malkavian, les Toreador, etc.). Leur préoccupation, entre autres, est l’application de la loi de la Mascarade, qui vise à tout faire pour dissimuler les vampires aux humains tout en vivant parmi eux.

Vous savez maintenant l’essentiel pour comprendre la suite et le but du jeu.

Comment le jeu réunit-il les trois personnages jouables ?

C’est très simple : un code rouge a été lancé suite à une descente d’individus lors d’une des réunions de la Camarilla de Boston, qui aurait apparemment fait des morts. Comment et pourquoi une telle chose a-t-elle pu arriver ? C’est ce que Galeb, Emem et Leysha vont être chargés de découvrir, tous trois ayant été choisis par le Prince afin de mener l’enquête.

Et c’est là la mécanique principale de Swansong : l’enquête ! Il n’y aura aucun combat, certes, vous aurez de l’action, mais ce n’est pas vous qui la dirigerez. Dans ce jeu, vous aurez à gérer uniquement des joutes verbales. Oui, vous avez bien lu.

Les personnages qui vous entourent, amis comme ennemis, vous parlent, et vous devrez faire des choix de réponses pour orienter les dialogues. Des choix très importants, car vous devrez obtenir des informations, convaincre, faire preuve de culture, ou encore intimider, sous peine de rater la meilleure des situations, la meilleure des fins… ou même de voir quelqu’un mourir !

Tout cela est bien amené grâce à un système de points qui vous permettra d’augmenter les compétences oratoires de chacun.

Bien orienter son profil

Afin de mener l’enquête, le jeu vous demandera dès le début de choisir votre Profil, qui répartit quelques points dans un domaine spécifique pour vous aider à orienter votre personnage.

🩸 Enquêteur, en gros, c’est celui qui parle pour obtenir des informations par la force de l’esprit, il sait pirater des appareils et crocheter des serrures. Pour le dire vulgairement, c’est une sorte de fouineur. Même si le jeu ne vous donne aucun indice, lorsque vous voyez que Leysha peut se rendre invisible, vous devriez penser que c’est ce profil qui lui ira le mieux.

🩸 Touche-à-tout, a des points un peu partout pour rendre le personnage multifonction, car sans domaine particulier. C’est le cas d’Emem, c’est une diva, donc autant lui donner de tout.

🩸 Vétéran, misera sur la force physique, la force mentale, ce qui est idéale pour Galeb, l’un des plus anciens vampires de la ville.

🩸 Libre, vous donnera le choix de mettre vos points de départ n’importe où vous le jugerez bon.

Qu’importe le Profil que vous choisirez, vous aurez toujours accès aux mêmes Compétences, il n’y a que les dons dans Disciplines qui changent. Ma screenshot devrait bien vous aider à visualiser mes propos.

Des personnages et des gameplay différents

Je vais maintenant vous parler des 3 personnages, car ça donne une idée sur le gameplay :

• Emem: appartient au Clan Toreador (clan de la haute société, un peu des stars classent et intelligentes), elle est très belle, influente grâce à ses clubs qui accueillent tous les clans en toute neutralité. Elle dispose du don Célérité qui lui permet de se téléporter d’un point à un autre, puis dans son évolution Célérité permet de ralentir le temps.

• Galeb: appartient au Clan Ventrue (clan fier qui aime la tradition, l’honneur, autrefois grands guerriers, maintenant plus des hommes d’affaires). Il est loyal et très vieux, c’est pourquoi il possède 1 don supplémentaire, il possède ainsi Domination et Sentir L’invisible. Sentir L’invisible permet de voir des indices secrets comme voir des traces laissées par une créature surnaturelle ou tout simplement discerner chaque espèce d’individu.

• Leysha: appartient au Clan Malkavian (clan empreint de folie, ils sont craints car ils peuvent s’introduire dans votre esprit et vous partagez leur folie. Ils sont appréciés pour leur don de voyance.), sa folie l’a obligé à être en sommeil pendant 3 ans. Elle possède le don d’Occultation qui lui permet de se rendre invisible pour passer quelque part, lire, récupérer des infos, mais pas de toucher les choses. Elle pourra aussi copier une personne pour en prendre son apparence.

J’ai bien aimé jouer les trois personnages différents : cela diversifie la quête en changeant les objectifs. Il ne sera pas rare de croiser les autres personnages au cours de l’enquête, ce qui unit les scénarios de chacun. Quand Hazel vous convoque et vous confie une tâche, elle le fait pour les trois ; ensuite, vous pouvez choisir de jouer les Actes de chacun dans l’ordre de votre choix. Sinon, vous pouvez respecter l’ordre chronologique.

Il y a une réelle difficulté dans ce jeu, car chacun des personnages n’a pas accès à toutes les réponses en dialogue, et lors des Confrontations, il n’est vraiment pas évident de deviner la meilleure réponse. De plus, certaines réponses impliquent une perte de points de Faim (losanges roses) ou de Volonté (losanges bleus), ce qui peut vraiment vous mettre en difficulté si vous vous retrouvez à court à un moment critique.

Fort heureusement, quelques consommables sont disséminés dans les niveaux pour remonter ces deux jauges, mais ils sont parfois très bien cachés. Pour la Faim, c’est un peu plus « simple », car vous pouvez vous nourrir sur un humain ou un rat. Mais ce ne sera pas sans conséquence si vous ne faites pas attention : le jeu exige que vous trouviez une zone sûre, car c’est uniquement là que vous pouvez vous nourrir sur un humain. Et encore, il ne faut pas le vider de son sang, sinon votre personnage cachera le corps dans une armoire, et un humain finira par le découvrir. Cela augmentera alors la Suspicion envers vous.

Tout ce que vous faites — ou ne faites pas — est répertorié à la fin d’un acte, qui vous attribue un total de points servant à améliorer vos personnages. Vous ne pouvez pas tout faire : le jeu est conçu pour être rejoué afin de choisir d’autres possibilités.

Le visuel : un point très inégal

Pour finir, je vais parler des graphismes, qui sont très inégaux. En effet, certaines scènes sont vraiment agréables à regarder, mais parfois, les cut-scenes ne sont pas très belles. Les personnages sont stylés : j’ai vraiment aimé leur style vestimentaire, très varié, parfois même excentrique, et en totale adéquation avec l’univers.

En revanche, il y a aussi des inégalités dans les expressions faciales, tantôt réussies, tantôt sans émotions. Les pièces semblent parfois un peu vides, et le mobilier est très souvent recyclé. Cependant, les décors restent beaux : j’ai beaucoup apprécié l’art présent dans le jeu, avec ses sculptures, ses petits comme immenses tableaux, et ses photos très réalistes, etc.

En réalité, je ne pense pas que les défauts cités soient volontaires. C’est surtout que le studio français Big Bad Wolf n’avait sans doute pas le budget nécessaire, et que le travail à fournir sur Vampire the Masquerade : Swansong était probablement plus conséquent que ce qu’ils avaient imaginé.

NOTE: 15/20 – Vampire the Masquerade : Swansong n’est donc pas à la portée de tout le monde, car c’est un jeu narratif à choix multiples qui implique une grande quantité de lecture. De plus, le jeu part du principe que vous connaissez déjà l’univers : les nombreux termes utilisés peuvent vite vous perdre si vous n’avez jamais joué ou lu un Vampire: The Masquerade.

Si vous souhaitez malgré tout vous lancer dans ce titre, qui reste un bon jeu narratif, il faudra bien lire les informations qui vous sont données. Les trois personnages sont bien écrits (même si Leysha se démarque un peu plus que les deux autres) : chacun a ses propres motivations et son passé, et le destin de la Camarilla dépend entièrement d’eux, donc de vous. Personnellement, j’ai pris en compte leur personnalité et leur vécu pour décider de leur fin.

SPOILER ALERT :
Hazel, je ne la supportais pas. On peut faire des choses pour le bien de la Camarilla, certes, mais elle allait beaucoup trop loin, surtout avec ses trois loyaux sujets, en particulier Leysha ! Du coup, j’ai quitté la Camarilla avec mes trois personnages, et elle est tombée peu de temps après. Aucun regret : c’est bien fait pour elle !

💎 Review réalisée à partir d’une version PS5.

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