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Avis Le Guide du Tokusatsu pour tout comprendre

Le Guide du Tokusatsu, paru aux éditions Ynnis en novembre 2024, est une véritable porte d’entrée vers un genre cinématographique et télévisuel encore trop méconnu en France. Écrit par Marvin Ringard et illustré par Romain Taszek, ce livre de 206 pages se veut à la fois une introduction accessible pour les néophytes et une mine d’informations pour les connaisseurs.

À travers un panorama historique et esthétique du tokusatsu, l’auteur met en lumière les origines, l’évolution et l’impact de ces œuvres japonaises qui ont marqué plusieurs générations, bien au-delà des frontières du Japon.

Le livre est structuré de manière chronologique, permettant de suivre l’évolution du tokusatsu depuis ses débuts dans les années 1950 jusqu’à aujourd’hui. L’un des grands points forts de cet ouvrage est son travail d’analyse historique. L’auteur revient sur le rôle fondamental d’Eiji Tsuburaya, le père des effets spéciaux japonais, et sur l’influence de la Seconde Guerre mondiale dans la création de Godzilla. Ce monstre, bien plus qu’une simple créature destructrice, symbolise l’angoisse nucléaire de l’après-guerre et s’impose comme une figure emblématique du cinéma japonais.

L’ouvrage met également en avant d’autres figures incontournables du genre, comme Tohl Narita, le designer des premiers Ultraman, ou encore Sonny Chiba, qui a marqué le tokusatsu avec des séries comme Kikaider et Hokuto no Ken. On y découvre aussi les dessous des productions et les défis techniques liés aux effets spéciaux artisanaux, comme l’utilisation de maquettes ultra détaillées ou la méthode du suitmation (acteurs en costumes filmés à échelle réduite pour simuler des monstres géants).

Ce qui rend Le Guide du Tokusatsu particulièrement agréable à lire, c’est son équilibre entre analyse et iconographie. Les illustrations de Romain Taszek viennent enrichir le propos avec des représentations dynamiques et colorées des héros et créatures mythiques du genre. Ces visuels permettent de mieux appréhender les designs souvent extravagants des monstres et des armures de héros, qui sont l’une des signatures du tokusatsu.

Par ailleurs, l’approche pédagogique du livre est particulièrement appréciable. L’auteur prend le soin d’expliquer les codes narratifs propres au tokusatsu : le rôle du « héros transformable » (Henshin Hero), les archétypes des ennemis, les thématiques récurrentes comme la protection de la nature (Gamera en est un parfait exemple) ou encore la relation entre l’humain et la technologie. Cette vulgarisation bien dosée permet à tout lecteur, qu’il soit familier ou non avec le sujet, de comprendre pourquoi ce genre est si populaire au Japon et commence à séduire un public plus large à l’international.

Enfin, l’ouvrage ne se contente pas d’être une rétrospective. Il montre aussi à quel point ce genre a influencé la culture populaire mondiale. Par exemple, sans Super Sentai, les Power Rangers n’auraient jamais vu le jour. Sans Kamen Rider, l’esthétique de nombreuses séries animées et jeux vidéo japonais aurait été bien différente. Même le cinéma hollywoodien s’est inspiré de ces productions, comme en témoigne Pacific Rim de Guillermo del Toro, un hommage direct aux kaiju eiga et aux Mecha du tokusatsu.

Il aborde également l’avenir du tokusatsu, notamment son adaptation aux nouvelles technologies. Si les productions modernes intègrent de plus en plus d’effets numériques, elles conservent l’âme artisanale qui fait le charme du genre. Des séries récentes comme Shin Kamen Rider (2023) ou Ultraman Blazar montrent que le tokusatsu continue de se renouveler tout en respectant ses traditions.

Note 5 étoiles Le Blog Geek

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Karma Shachou

Joueuse de RPG avant tout, elle a pourtant commencé avec Tetris sur les WC. La passion (geek, pas les WC) a persisté sur un blog en 2012 avec rien ni personne. Puis, elle a grandi avec de nombreux partenariats et quelques larbins en intérim. Touche à tout, jeux indé/AAA, sauf le sport, les FPS et les MMO (à part SWTOR, une religion de jeunesse), elle poursuit sa route vers la gloire et s'étend même dans d'autres domaines ! Par contre, il n'y a plus de place chez elle : ah les collections !!!

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