Test Bye Sweet Carole, un Disney qui ne fait pas rêver ?
Bye Sweet Carole, du studio Little Sewing Machine, est un projet qui me fait de l’œil depuis son premier teasing. Il suit l’histoire de Lana, une jeune femme à la recherche de son amie Carole, dans le pensionnat de Bunny Hall. Elle est la seule à suspecter que son « départ » cache un sombre secret. Mais d’étranges créatures perturbent sa quête, tandis que les premières vagues de féminisme du XXᵉ siècle la poussent à questionner sa réalité. Jeu disponible sur Steam, Xbox Series, Nintendo Switch et PS5.
Disney et un univers horrifique unique
Bye Sweet Carole est un jeu qui, comme Cuphead, tire une grande partie de son ambition de son animation. Il est entièrement réalisé à la main, comme les classiques Disney dont il s’inspire. Et c’est là la plus grande force du titre !
De plus, il brille par son attention au détail, que ce soit dans la gestuelle de Lana, la manière dont elle court ou s’accroche, ou dans les décors, à la fois travaillés et vivants. Les personnages affichent une myriade d’expressions et se distinguent tous par leur personnalité marquée. Là où l’on aurait pu craindre qu’ils ressemblent tous à des princesses Disney, c’est loin d’être le cas.

Si, comme moi, vous jouez sur Nintendo Switch, privilégiez le mode dock. Tout comme pour un film, il serait dommage de limiter l’expérience à un petit écran, surtout avec le style si distinct de Bye Sweet Carole. De plus, l’expérience à la manette est celle privilégiée par le studio.
Bye Sweet Carole… mais bonjour les bugs
Malheureusement, avec un style aussi délicat et détaillé que celui de Bye Sweet Carole, il faut que ses mécaniques suivent le rythme… et là, c’est une immense déception. Le jeu est court (environ 6 heures), mais sur console, sa durée de vie se double à force de redémarrer à cause des bugs.
Dans la version presse fournie, il m’avait été stipulé que certains problèmes subsistaient, comme un son à égaliser par moments. Cependant, c’est bien au-delà. Je pense avoir eu tous les bugs possibles et imaginables : de la latence, des personnages bloqués dans le décor, et même un soft lock !
Plusieurs fois, les cinématiques 100 % en animation ne se sont pas lancées, laissant place à un écran noir. Certaines, comme celle du voyage avec une horloge (évitons les spoils), ont tellement lagué qu’elles se sont figées tandis que l’audio continuait.
Autre exemple : si vous essayez de penser autrement que le jeu, en tentant d’échapper à un monstre, Lana se bloque. Comme vous n’avez pas suivi la trame et les animations dans ’ordre, vous n’avez qu’à redémarrer le jeu. Et ça, c’est seulement si Bye Sweet Carole ne crash pas tout seul.

C’est une vraie déception qui a gâché une partie importante du potentiel du soft. Cela aurait pu être évité en décalant le titre de quelques mois. Sur PC, un premier patch a été lancé. Celui sur console est toujours attendu.
Toutefois, tout n’est pas sombre pour Bye Sweet Carole. Si son gameplay n’est pas le plus innovant, les puzzles restent efficaces. Les passages où Lana se transforme en lapin pour progresser sont rafraîchissants, et les phases où il faut se cacher, tendues. Même si c’est un peu répétitif. Cependant, le système de respiration manque de clarté : même lorsque l’on pense l’utiliser correctement, les créatures attaquent sans que l’on comprenne vraiment pourquoi.
Carole, égérie féministe avant l’heure
Côté histoire, elle raconte beaucoup de choses, peut-être un peu trop, mais ses thèmes sont puissants. La montée du féminisme du XXᵉ siècle est l’un des angles principaux, et Little Sewing Machine le traite subtilement, mais fermement. Les femmes sont des lapins en cage face aux hommes auxquels elles doivent se ranger par la force d’usages, critiquée par notre héroïne.
Pour les autres personnages féminins transformés en lapin malgré eux, rien n’est définitif : il faut prendre conscience de sa condition pour s’en sortir.
L’écriture des personnages féminins mérite une mention spéciale : loin d’être cantonnées au rôle de victimes, elles incarnent aussi les contradictions d’un système qu’elles subissent autant qu’elles perpétuent. Le scénario explore avec finesse cette complexité, notamment à travers la jalousie et la rivalité féminine.

Il était une fois un conte trop décevant
Toutefois, comme je le mentionne, les pans de l’histoire sont trop nombreux pour être tous développés avec la même puissance. Le personnage de Kyn, pourtant présenté comme un antagoniste important, est trop souvent effacé dans le récit, voire absent. Les références à Disney, comme les oiseaux qui parlent (à la manière de Cendrillon) ou la présentation de Lana, comme la princesse du royaume de Corrola, rendent l’histoire confuse.
Bye Sweet Carole se la joue aussi Alice au pays des merveilles, avec des phases de voyage dans le temps et d’autres dimensions, parfois accompagnée de notre protecteur Beasie, dont l’existence manque d’un cadre plus abouti.
En termes de peur, ne vous attendez pas à de gros screamers. La tension passe surtout par l’ambiance et le décalage avec l’univers visuellement doux d’un Disney.
NOTE: 14/20 – Il a été difficile de juger Bye Sweet Carole, tant ses bugs grossiers ont rendu mon expérience presque injouable. Ma déception est aussi grande que l’ambition que je portais au projet. Cependant, quelques mises à jour pourront régler le problème et, là, l’aventure pourra valoir le coup.
Le studio a toutes les cartes en main pour faire honneur à ses thèmes et, surtout, à son graphisme. Alors, si à la lecture de ce test vous hésitez à vous lancer dans Bye Sweet Carole, je n’ai qu’un conseil : attendez quelques semaines voire mois, le temps que les corrections majeures arrivent.
💎 Review réalisée à partir d’une version Switch.
Points Positifs
● Animation entièrement faite à la main, très travaillée.
● Direction artistique riche et détaillée.
● Univers original mêlant conte et féminisme.
● Personnages expressifs et bien développés.
Points Négatifs
● Bugs nombreux et frustrants.
● Gameplay rigide et peu innovant.
● Scénario trop dense et parfois confus.
Informations
Sortie : Le 09 octobre 2025
Langue: Texte FR
PEGI: 12
Dispo: PS5, Series, PC, Switch
Éditeur: Maximum Entertainment
Développeur: Little Sewing Machine, Meangrip
Mode: Solo
Durée: 7h
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