Test de Moroi : des boyaux, de la baston et un canard chelou

Si vous aimez le gore et le hack’n’slash, restez par ici, parce qu’on teste Moroi ! Ce jeu indé, qui s’inspire du folklore roumain, nous a été concocté par le studio suisse Violet Saint dont ce serait le premier « gros » titre. Il sort le 30 avril, dans une période où les pépites pleuvent, alors, vaut-il la peine d’y passer votre précieux temps libre ? Vous allez pouvoir vous faire un avis dans 3… 2… 1…

BOUM ! Cocktail d’entrailles dans vos tronches !

ALORS. Âmes sensibles s’abstenir. Moroi vous donne le ton d’entrée de jeu : vous vous réveillez dans un donjon, amnésique. Vous faites le tour des lieux pour y découvrir, en vrac : des gens torturés dans un piteux état ; une vieille sorcière qui fait de la soupe ; un magicien enchaîné ; une machine mangeuse de chair ; un mec qui bouffe son propre bras – pour l’art…

Tout ceci va vous résumer ce qui constitue la substantifique moelle (en décomposition) du jeu : du gore, du glauque, du folklore (roumain on a dit) et de l’humour noir.

Point culture : dans la mythologie roumaine, le Moroï est un Strigoï vivant (une créature assoiffée de sang). C’est un sorcier qui vole la richesse des paysans et peut donner la mort aux hommes (merci Wikipédia).

Dans un environnement en 3D isométrique, vous allez vous balader dans ce château pour converser avec toutes sortes de créatures surréalistes semblant issues de contes horrifiques (on aime le canard qui vous offre ses dents pour améliorer vos armes) (il parait qu’elles repoussent)…

On oscille entre le dégout, la pitié et les sourires amusés (si on aime l’humour sombre) dans ce monde de dark fantasy dégueu. Interagir avec l’environnement et embrasser l’absurde du titre vous permettra d’ailleurs de collecter quelques objets improbables et succès Steam rigolos : par exemple, j’en ai obtenu un en acceptant que la machine me mange (et pourquoi pas).

Un gameplay varié : puzzle, fedex, blabla et baston

Tout d’abord, il faudra noter que votre personnage se déplace à l’aide des deux joysticks : l’un vous servira à vous déplacer, l’autre à tourner sur vous-même. Pas très évident à prendre en main, cela ne plaira pas à tout le monde.

Côté gameplay global, on va alterner entre plusieurs phases. En premier lieu, des phases de recherche, avec des accents point’n’clic et quelques puzzles environnementaux à résoudre.

Il faudra souvent dénicher les objets à placer aux bons endroits et cliquer sur les bons éléments pour déclencher les animations vous permettant d’accéder aux salles suivantes. La plupart du temps assez faciles, certains puzzles pourront parfois vous donner un peu plus de fil à retordre.

Il vous arrivera également de traverser des passages plus narratifs, où vous irez simplement parler avec les personnages pour en apprendre plus sur celui que vous campez, qui n’a pas l’air d’avoir tout à fait sa conscience pour lui (je ne vous en dis pas plus évidemment)…

Dans un second temps, vous aurez affaire à des passages plus hack’n’slash/beat’em all où il faudra combattre dans des arènes au corps à corps ou à distance. Vous ramasserez de nouvelles armes régulièrement qui renouvelleront légèrement le gameplay entre les différentes zones.

J’ai personnellement trouvé ces passages un peu laborieux et demandant pas mal d’adresse pour ne pas finir avec un game over dans les dents (de canard).

Les fans de challenge devraient y trouver leur compte. Pas très nerveux mais bien bourrin, votre perso reste une petite chose fragile qui ne pourra pas prendre masse coups. En mode facile, c’est déjà plus simple et je n’ai pas tenu 2 minutes dans le premier combat en mode difficile. Je suis pas venue ici pour souffrir OK ?

Un jeu indé propre et bien fini

Trahison, disgrâce : j’ai malheureusement perdu ma sauvegarde à la suite d’une mise à jour. Mais si on oublie ça et quelques baisses de framerate lors d’une scène champêtre, le jeu ne m’a pas déçue dans sa finition. On sent le jeu bichonné et présenté bien fini. Un vrai régal !

D’ailleurs, pour celles et ceux qui se poseraient la question : oui je l’ai testé sur Steamdeck et oui, il tourne nickel dessus. Bon, il souffle un peu fort et sa batterie prend une claque, mais cela ne se ressent pas en jeu.

Pour ce qui est des graphismes, difficile de juger de la beauté des décors quand tout ce qui entoure votre personnage vous donne un petit goût de vomi dans la bouche… Mais tout de même, j’ai trouvé que c’était aussi soigné que le reste. Le côté 3D isométrique, l’ambiance et les décors m’ont beaucoup rappelé mes heures passées sur Diablo II quand j’étais ado (et ouais, ça ne nous rajeunit pas tout ça).

(En parlant de Diablo, si vous peinez sur Diablo IV, Karma avait compilé pas mal d’astuces ici.)

Côté musique, je ne suis pas une grande fan de rock et encore moins de métal. Cependant, l’OST heavy metal correspondait vraiment bien à l’action et m’a portée pendant les combats d’arène.

C’est tout ce que je peux vous dire, il faudra demander à de vrais fondu.e.s du genre si ça vaut la peine d’être écouté dans et en dehors du jeu !

NOTE : 16/20 – Si vous aimez les jeux qui sentent la charogne mais qui ont du cœur, foncez. Moroi ne plaira pas à tout le monde, mais il a les tripes bien accrochées (littéralement). Et franchement, entre vous et moi, un canard qui vous file ses dents : ça ne se refuse pas.

💎 Review réalisée à partir d’une version presse Steam.

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