Test Until Then Switch : un voyage narratif perturbant

C’est avec un jeu un peu à part, Until Then, qui nous replonge dans nos années lycée que Polychroma Games nous invite à contempler une histoire singulière. Dans ce jeu d’aventure narratif, sorti le 26 juin dernier sur Nintendo Switch, nous incarnons Mark, un lycéen, qui voit sa vie chamboulée lorsqu’il rencontre une nouvelle élève. Que vaut ce jeu ? Et sont les points importants à retenir de ce slide scroller ?

L’histoire de Mark Borja : un adolescent qui nous questionne

Dans la peau de Mark, on comprend très vite que ce lycéen n’est pas très appliqué en classe. Faisant ses devoirs de groupe à la dernière minute, les études ne sont pas vraiment son point fort. Mais au-delà de son côté « je m’en fous » qui peut en faire sourire plus d’un, on se rend compte au fil de l’histoire que le jeune homme renferme des tourments. Un sentiment de solitude assez profond puisque ses deux parents travaillent à l’étranger. On le ressent lorsqu’il rentre le soir dans son appartement : un sentiment de vide. Pas de musique, on longe les pièces en silence, et un sentiment amer commence à nous ronger.

Malgré son implication dans ses jeux vidéos, on se rend compte que Mark a un malaise constant. Alors, il s’assoit devant son piano et il joue. Il joue pour se rappeler sa mère qui jouait du piano aussi autrefois, mais on comprend qu’il joue aussi pour combler ce vide.

Heureusement, il y a ses amis pour le sortir de ses tourments

Le lycée, c’est l’endroit où on revient régulièrement lors de notre aventure. Mark a deux meilleurs amis : Ridel et Cathy. On comprend que Ridel a un vrai talent de photographe puisqu’il travaille sur un gros projet artistique en dehors des cours. Lors de notre histoire, nous sommes très souvent en compagnie de Cathy. Et Cathy est une perle rare ! Souriante, rigolote et se moquant souvent de notre personnage principal, elle apporte une source de joie, de bouffée d’air frais à Mark, mais aussi à nous, joueur. En effet, le jeu a beaucoup de moments sombres, et Cathy arrive fréquemment à nous faire respirer et nous rappeler que la vie est si belle à vivre.

On connait Mark, ses amis… mais que se passe-t-il exactement dans ce jeu ?

Ce n’est pas dit explicitement dans le jeu, mais on comprend à travers les nombreux dialogues ou textes en ligne qu’offre le jeu, qu’une série de catastrophes s’est produite dans le monde entier en simultané. Ce que l’on appelle Le Décret, a détruit plusieurs zones des Philippines. Là où réside notre héros est une zone épargnée.

Mark a ses sensations de « déjà-vu » et elles sont de plus en plus fréquente depuis sa rencontre avec une nouvelle étudiante qui vient d’arriver dans son lycée : Nicole. Au début, elle et lui ne s’apprécient pas. Nicole est une jeune femme triste et un peu désorientée suite à son déménagement. Elle et ses parents ont dû fuir leur vie, étant des victimes du Décret.

En apprenant à connaître Nicole et en parlant avec Louise, la déléguée de sa classe, il comprend que ses sensations de « déjà-vu » cachent quelque chose de plus profond. La réalité est-elle celle qu’il perçoit ? Pourquoi les souvenirs de ceux qui l’entourent ne sont pas les mêmes que les siens ?

Système de jeu : pixel art et roman graphique

Les touches sont assez simples. Il suffit d’aller à droite ou à gauche pour faire défiler l’écran. Pas de saut, pas de combat. On interagit avec le monde en appuyant sur le bouton A quand il est possible de le faire. C’est plus de la contemplation, de la lecture de dialogues que d’action.

Néanmoins, il a plusieurs mini-jeux qui sont à faire lors de notre aventure. L’un des premiers mini-jeux est d’arriver à planter une boulette avec un bâtonnet en bois. Bien sûr, il faut arriver à faire le maximum avant votre adversaire. Il existe pas mal de minis-jeux tout au long de la narration. Que ce soit des petits jeux de vidéos, où des jeux de fêtes foraines par exemple, il y aura pour tous les goûts. Des petits jeux ludiques où votre dextérité, patience et détermination seront mises à rude épreuve !

Graphiquement, le jeu est en pixel art mêlant 2D et 3D suivant les plans. Un hommage aux jeux vidéos d’antan avec un soupçon de modernité : cela matche parfaitement ! J’ai réussi à ressentir les émotions des personnages avec brio, et c’est un parti pris assez rare aujourd’hui de faire de la 2D alors que les jeux actuels misent tout sur des graphismes à couper le souffle.

Il y a régulièrement des moments en jeu où on pianote sur notre téléphone pour envoyer ou répondre à des textos. Et c’est assez saisissant la façon dont on voit Mark commencer à taper son message, puis l’effacer, le réécrire, hésiter… comme dans la vraie vie en fait. Et lors de nos conversations, on peut quelques fois choisir entre deux propositions de réponses, et cela peut influer sur la suite des dialogues. Un jeu interactif qui demande de bien lire les conversations entre les personnages au risque de faire des erreurs qui peuvent être… très embêtantes.

Autre partie du gameplay que j’ai apprécié : consulter Facenook sur son smartphone. Mark peut descendre son fil d’actualité, regarder les commentaires, lire les posts, commenter, liker, aller sur les profils… comme si c’était vraiment nous qui faisions ça depuis notre propre téléphone. Il faut aussi réfléchir à laisser un like/commenter ou non un post. Il ne faut pas hésiter à bien tout lire sur le post. Plus tard, lors de vos conversations au lycée, certains personnages secondaires peuvent vous en parler suivant vos réactions (ou non) sur le réseau social.

Une ambiance aussi bien joviale… que malaisante

Until Then n’est pas qu’un jeu où on suit bêtement la vie de notre lycéen. Des phénomènes étranges se produisent, et cela va aussi perturber Mark et sa vie ordinaire. On assiste à des moments de vie assez tristes où on voit les proches de Mark verser leurs larmes. Par exemple, lorsque l’état de santé de la grand-mère de Sofia se dégrade à l’hôpital, on est directement touché par les émotions de la jeune femme.

Et lorsque Mark va rendre visite à la grand-mère de son amie, ses sensations de « déjà-vu » surviennent. On croirait que notre personnage est en train de délirer, et l’ambiance du jeu change radicalement. On traverse des couloirs glauques avec un malaise qui nous poursuit. La lumière du jeu est blafarde, presque rouge sang, voir des flashs sombres qui perturbent notre exploration.

Un jeu bouleversant, malgré quelques petits défauts

Until Then est un jeu très axé sur les émotions, ce qui est accentué par les gros plans sur les personnages. On voit et on ressent tout de suite ce qu’eux ressentent, et même en 2D c’est vraiment bien fait ! Couplé à une bande sonore tantôt douce, tantôt classique suivant la situation, qui vient sublimer le tout pour créer une ambiance prenante.

J’ai adoré entendre Nicole jouer le morceau qu’elle a créé qui reflète intensément son deuil. Même sans parler de la musique, les bruitages sonores dans les rues bondées ou dans la cour de l’école par exemple, viennent renforcer ce sentiment d’immersion dans l’histoire.

Cependant, le jeu a quelques manqués, notamment sur les dialogues qui sont souvent beaucoup trop longs et qu’on ne peut pas passer. Certaines actions mettent beaucoup de temps et ne sont pas forcément nécessaires à l’intrigue. La lecture du texte n’est pas automatique ; il faut constamment spammer le bouton A pour passer les dialogues.

De plus, il n’est pas rare de voir le jeu se figer, ce qui m’est arrivé une fois alors que je devais enlever des punaises des affiches sur un tableau… pas très cool quand on sait qu’il n’y a pas de sauvegarde manuelle. En effet, il y a seulement une sauvegarde automatique à chaque fin de scène.

NOTE: 16/20 – Until Then est un jeu mélangeant visuel novel et aventure narrative aux couleurs des Philippines. Nous incarnons Mark, un lycéen dont la vie se voit être bouleversé suite à sa rencontre avec une nouvelle élève : Nicole.

À cause des catastrophes survenues partout dans le monde par un phénomène qui se nomme Le Décret, Mark a ses sensations de « déjà-vu » assez récurrents et il doit vite découvrir la vérité sur les évènements qui se déroulent autour de lui. Est-ce que sa réalité est bien réelle ? Quel est ce sentiment de peur qui lui colle à la peau ?

Avec une direction artistique en pixel art, une ambiance sonore prenante et des personnages attachants, nos émotions sont décuplées pour comprendre ce qu’il se passe. Si vous aimez les histoires prenantes avec un dénouement dévastateur, ce jeu est fait pour vous !

💎 Review réalisée à partir d’une version presse Switch.

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