Avis Astérix & Obélix : le Combat des Chefs sur Netflix
Plus de 20 ans après le succès incroyable d’Astérix : Mission Cléopâtre, Alain Chabat reprend Astérix et Obélix et les emmène sur Netflix avec Le Combat des Chefs.
Astérix et Obélix sur Netflix
Astérix et Obélix : Le Combat des Chefs est une mini-série animée 3D, sortie sur Netflix en cinq épisodes, tirée du célèbre album de Goscinny et Uderzo. Déjà adaptée en film d’animation sous le nom Le Coup du Menhir, cette fois, le projet est orchestré par Alain Chabat, qui avait déjà fait des prouesses avec Mission Cléopâtre.
L’histoire commence lorsque Obélix assomme accidentellement Panoramix avec un menhir, provoquant une amnésie dramatique : le druide oublie la recette de la potion magique ! Privé de son arme secrète, le village gaulois devient vulnérable, juste au moment où Aplusbégalix, un chef pro-romain, défie Abraracourcix pour prendre la tête du village. Sauf que s’il perd, ce n’est pas seulement à Aplusbégalix qu’il devra confier le village, mais aussi à César, qui est derrière ce plan diabolique.

Le coup du menhir ou le coup de génie ?
N’allons pas par quatre chemins : cette adaptation est une réussite. Si certains auront peut-être un peu de mal sans les doublages iconiques de Roger Carel en Astérix et Pierre Tornade pour Obélix, ce désagrément sera vite effacé par les prestations de Chabat et Gilles Lellouche.
Autant sur les voix que sur l’écriture des personnages, Alain Chabat a su enivrer les plus nostalgiques mais aussi amadouer les nouveaux venus avec des dialogues plus modernes.
Alain Chabat s’attaque à des sujets comme la diversité, l’écologie ainsi que l’anticolonialisme, notamment grâce au personnage de Metadata. Cette dernière, bien que romaine et initiatrice du combat des chefs auprès de César, a un véritable attachement envers les Gaulois et un respect de leur culture. De plus, elle n’hésite pas à critiquer parfois les abus de l’Empire.
L’écriture de ce personnage permet à la série d’introduire, sans lourdeur, des thématiques modernes : Metadata évoque explicitement les dégâts environnementaux causés par les projets impériaux de Rome, critique les mécanismes d’assimilation culturelle, etc. Elle garde tout de même le ton léger et satirique propre à l’univers d’Astérix.

La satire à la gauloise
Toutefois, Le Combat des Chefs, ce n’est pas que de la politique, c’est surtout une bonne tranche de rigolade. Les punchlines sont tout autant rythmées que les combats contre les Romains et les références à la pop culture s’enchaînent : Star Wars, Twin Peaks, Les Temps modernes de Charlie Chaplin ou Pulp Fiction. Chaque scène est une occasion pour Chabat de s’amuser avec ses personnages.
Les blagues plus anciennes et propres à l’univers d’Astérix sont elles aussi de retour et font toujours mouche chez les spectateurs ; les poissons d’Ordralfabétix ne sont toujours pas frais, et Assurancetourix ne sait toujours pas chanter.
Pour ce qui est de l’animation, on peut compter sur un style ultra-coloré qui n’a pas peur de casser les codes quand la mise en scène l’oblige. Elle rend hommage au style d’Uderzo et Goscinny et sait maintenir sa qualité tout au long de ses cinq épisodes. Je ne peux pas écrire cette critique sans mentionner la scène délirante de Panono et Groin-Groin entièrement en 3D, complètement barrée et psychédélique ; à l’image de la santé mentale du druide.
Si je ne devais faire qu’un reproche au Combat des Chefs, c’est que la série est trop courte, alors que j’en redemande encore.
Alors que Chabat n’avait rien à nous prouver, il a réussi à sortir un nouveau chef-d’œuvre et l’une des meilleures adaptations d’Astérix et Obélix de ces dernières années. Surtout après le navet qu’est L’Empire du Milieu, qui me reste encore en travers de la gorge.
C’est donc une réussite, et on espère voir Alain Chabat poursuivre cette aventure avec de futures collaborations, pour offrir encore plus d’adaptations réussies.

📌 Pour aller plus loin avec @karmashachou MAIS ATTENTION SPOILER
Nous savons tous que qui dit adaptation, dit liberté. Mais peut-être êtes-vous comme moi : curieux de connaître les différences/ressemblances entre la BD de 1966 et la série diffusée sur Netflix ?
Ayant la BD, en voici quelques-unes — n’hésitez pas à me dire si vous en avez d’autres, cependant, j’ai choisi les plus « notables » car le scénario a été étoffé et extrêmement modernisé.
On retrouve dans la série TV les célèbres « PAF ! », « TCHAC ! » et autres onomatopées de la BD, qui apparaissent à l’écran lors de moments d’action, renforçant ainsi le lien avec le matériau d’origine.
L’univers est enrichi par l’introduction de nouveaux personnages, comme Metadata (doublée par Anaïs Demoustier), Potus (Jean-Pascal Zadi), Fastandfurious (Fred Testot) et même la mère de César (Jérôme Commandeur). César est bien plus présent dans la série TV, d’ailleurs, c’est en compagnie de Metadata et Fastandfurious que l’idée du combat se fait. Et non entre Langélus et Perclus comme dans la BD.
Si dans la BD Panoramix est soigné par le druide Amnésix, dans la série, il est remplacé par Apothika, un genre de guérisseuse psychologue au style gothique.
Enfin, comme je vous l’ai dit au tout début, la série va au-delà du scénario original en ajoutant beaucoup plus de contenu cénaristique. Mais surtout, elle intègre un prologue inédit se déroulant en 78 av. J.-C., qui explore la création de la potion magique, l’amitié entre Astérix et Obélix, ainsi que le fameux plongeon accidentel d’Obélix dans la marmite de potion magique. Alors que la BD, elle, commence par la présentation des 2 « sortes de Gaulois » et le retour de la patrouille romaine au camp de Langélus.
Tous ces ajouts/changements vous ont-ils plu ? Moi, oui !
Fiche technique
Sortie | 30/04/2025 |
Saison | 1/1 |
Épisodes | 5 épisodes |
Durée épisode | 26min |
Genre | Aventure, Comédie |
Réalisateur | Alain Chabat |
Site | Netflix |
Avis d’une autre adaptation ici
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