Test Maliki : Poison of the Past – De la BD au jeu vidéo

Si ce personnage aux cheveux roses vous dit quelque chose, c’est que vous avez déjà vu ou même lu les aventures de Malki. Elle a le droit à son propre jeu vidéo dans lequel elle et sa famille atypique, doivent combattre un monstre végétal prêt à tout pour détruire l’humanité.

Développé par le studio breton Blue Banshee, les quinze collaborateurs de ce studio ont créé et imaginé leur premier jeu vidéo avec Maliki : Poison of the Past. Sorti le 22 avril 2025, voyons ensemble tout ce que l’univers de Maliki a à nous offrir !

D’abord, qui est (derrière) Maliki ?

Petite piqûre de rappel pour mieux comprendre le worldbuilding. Maliki voit le jour en 2004 (déjà plus de 20 ans !) sous forme de webcomics.

La BD est crée par Souillon, et c’est un nom que beaucoup de fans d’Ankama doivent connaître puisqu’il a participé à de grandes oeuvres comme Dofus pour les jeux vidéos, mais aussi Wakfu en dessin animé.

Maliki est quelque peu autobiographique puisque l’auteur y relate sa vie quotidienne, personnelle et son travail. Avec un style de dessin se rapprochant du manga mais version bande dessinée, Maliki grandit et voit sa vie bouleversée tout au long des albums publiés aux éditions Ankama.

C’est bien beau, mais Maliki, le personnage, qui est-elle ? C’est une jeune femme aux cheveux roses avec des oreilles pointues (mais non, ce n’est pas une elfe) qui raconte ses anecdotes quotidiennes. Entre tranche de vie, humour et un brin d’ironie, elle nous parle de son enfance, de ses chats (et les chats sont une grande partie de sa vie), de ses rêves, mais aussi de traumatismes ou de dépression. Une touche de surnaturel vient se rajouter à sa vie avec ses multiples personnalités et son « double métaphysique ».

J’y connais rien du lore de Maliki, je vais m’y perdre… non ?

Maintenant que vous avez le gros du sujet avec notre héroïne, il faut savoir que même si vous ne la connaissiez pas avant de démarrer le jeu, ce n’est absolument pas pénalisant ! Au contraire, le jeu a été imaginé pour les non initiés.

C’est une histoire simple à comprendre et beaucoup d’éléments sont expliqués tout au long du jeu. Moi-même, je connaissais très peu Maliki avant de commencer le jeu.

Alors, ne partez pas défaitiste et promis, on comprend tout facilement !

Passons au gameplay : la Terre est à sauver !

On démarre le jeu en étant dans la peau de Sand, une jeune femme qui entend une voix l’appeler à travers un portail. Et de l’autre côté du portail, nous atterissons dans le Domaine, un endroit protégé du redoutable Poison. Maliki nous accueille et nous demande simplement… de sauver le monde ! Une tâche toute simple, n’est ce pas ?

Poison est un monstre végétal qui envahira le monde dans un futur proche. Maliki porte un masque sur le visage avec lequel elle est capable de scruter le temps pour rechercher son ennemi juré. Avec l’aide de Sand et de trois autres coéquipiers, la survie du monde dépend de notre recherche à travers des expéditions temporelles.

Le gameplay repose en grande partie sur la croissance de l’Arbre aux Mille Racines, un arbre qui ne demande qu’à grandir et augmenter la taille du Domaine. Plus on fait grandir l’arbre, plus on a d’espace pour cultiver des fruits et légumes nécessaires pour les recettes de cuisine. Notre arrivée dans ce monde parallèle nous fait poser des questions : Pourquoi Poison veut exterminer le monde ? Quels secrets cache Maliki ? Comment fonctionne le Domaine ?

Des personnages hauts en couleurs (et en caractère)

Mise à part Maliki, nous avons d’autres personnages sur le Domaine. Notre équipe est composée de quatre personnages lors de ses expéditions et chacun a ses propres caractéristiques.

Tout d’abord, le personnage que l’on incarne, Sand, est une jeune femme athlétique. Elle possède un chronopack qui lui permet d’ouvrir les portails temporels, mais aussi de pouvoir faire avancer ou reculer dans le temps les objets et personnes dans le temps figé. Elle est plutôt réservée sur sa vie personnelle, mais témoigne d’un courage sans faille et avance sans faillir pour accomplir sa mission : sauver le monde.

Fang est une jeune femme asiatique très intelligente. Elle possède un pistolet cinétique capable de déplacer des objets. Très portée sur la technologie, c’est grâce à elle qu’on peut améliorer nos objets et fabriquer des modules de combat.

Ensuite, nous avons Becky, une fermière un peu blasée qui préfère grandement la compagnie de ses poules à celle des humains. Elle a des flashs très flous de sa vie d’avant qu’elle a oublié, et se pose énormément de questions sur ce qu’il s’est passé avant son arrivée dans le Domaine. Grâce à sa fourche, elle peut piquer les plantes néfastes lors des énigmes à résoudre.

Fénimale est une petite fée qui n’a pas sa langue dans sa poche. Elle apporte cette touche de magie dans le groupe avec ses capacités liées à la nature. Elle n’aime pas trop les humains, mais elle refuse que Poison prenne le contrôle du monde. Lors des expéditions, elle se sert de sa baguette pour faire fleurir ou flétrir une plante maléfique suivant les énigmes.

Il y a aussi d’autres personnages mais plus secondaires que l’on découvre au et à mesure de notre aventure. Mais je peux déjà vous dire qu’il y a des chats (n’oubliez pas que les chats sont très importants pour Maliki).

Un style RGP mélangé à un jeu de gestion : inégal mais qui fonctionne

Les combats se font au tour par tour. On a une barre de vie pour chacune de nos héroïnes avec également une barre de points temporels (PT) qui est utilisée pour les techniques. Les attaques classiques (sans l’utilisation de PT) sont des attaques de type « normale ».

Les techniques (au nombre de quatre max par personnage) peuvent être de type normal, plante, technologique ou cinétique. Certains monstres sont plus résistants face à un type d’attaque, ou au contraire ont une plus grande faiblesse. Chaque technique nécessite plus ou moins de PT.

Lors des affrontements, la manipulation temporelle (barre bleue sous les personnages) peut faire basculer le combat ! Elle permet de changer le tempo du combat, de pouvoir faire des combos entre deux personnages pour des attaques encore plus fracassantes ! Surtout, la manipulation temporelle peut vous permettre de vous décaler dans le passé et c’est extrêmement utile pour récupérer de la vie et des PT. Une mécanique de combat unique qui rend les affrontements assez fun !

Comme dans tout RPG, nous pouvons level up une fois un certain nombre de points d’XP atteint. La montée de niveau permet d’augmenter les stats de nos persos. J’ai trouvé ce système classique et très long… il faut battre pas mal de monstres avant de monter de niveau. De plus, je trouve regrettable qu’il n’y ait pas de barre de vie pour les monstre. On combat sans savoir s’il reste beaucoup de vie ou non pour l’adversaire, et certains sont très coriaces à battre avec des niveaux de vies beaucoup trop importantes pour des combats très très long…

Cela peut paraître étonnant mais il n’y a pas que de la baston dans le jeu. On a aussi un jeu de gestion du Domaine, comme je l’ai déjà légèrement spoilé plus haut. En effet, Sand peut cultiver des fruits, légumes et plantes aromatiques pour créer des repas. Et ces repas donnent des bonus intéressants très utiles en combat.

Par exemple, on peut cuisiner un flan aux framboises qui permet de donner un bonus de force pendant 20 minutes. Il faut pour cela avoir les ingrédients nécessaires et avoir débloqué la recette. Certaines recettes sont données par des PNJ lors de vos expéditions, n’hésitez pas à parler à tout le monde pour avoir également des infos et des objets à récupérer ! En ce qui concerne les ingrédients, certains sont disponibles dans le Domaine une fois les zones débloquées, d’autres se trouvent dans les différents endroits lors de vos expéditions.

Des énigmes à résoudre, du craft, des zones débloquables… y’a de quoi faire !

Ce que j’ai trouvé top dans Maliki : Poison of the Past, c’est qu’une fois qu’un voyage temporel dans une zone donnée est terminé, le chapitre dédié n’est pas fini ! Et non, il reste encore des enigmes et des problèmes à résoudre, même une fois que le boss de zone a été éliminé.

Entre un personnage qui a perdu un objet précieux qu’il faut retrouver dans une autre zone, des plantes néfastes qui persistent et qu’il faut éliminer pour récupérer du loot et des infos intéressantes à écouter, les chapitres restent motivants à faire pour entièrement les terminer.

De plus, certains matériaux nécessaires pour augmenter le niveau de nos objets sont que sur certains monstres, trouvables que dans certaines zones. Donc, c’est reparti pour un tour !

En ce qui concerne les énigmes, plus on avance dans l’histoire, plus les casse-tête nous prennent vraiment la tête ! Combien de temps j’ai passé entre savoir quelle caisse placer à quel endroit et à vite switcher entre mes personnages pour passer tel obstacle avec telle compétence spécifique… Il faut aimer résoudre ces puzzles et c’est assez plaisant à faire ! Ce que je regrette, c’est que parfois il n’y aucune indication d’où aller, que certaines actions ne sont pas évidentes à faire.

Une direction artistique colorée et un humour piquant

C’est une des choses que je retiens avec le jeu Maliki : des personnages chibi, des décors agréables à explorer et des textes super drôles !

Les moments où on voit nos personnages parler, on voit leur illustration changer d’expression faciale suivant le texte. De plus, on a aussi quelques sons accompagnants les personnages, pour leur donner plus de personnalité. Par exemple, on entend souvent Becky émettre un son quand elle est blasée ou exaspérée lorsqu’elle prend la parole. J’ai plutôt apprécié, ça donne un côté humanisant à nos héroïnes.

Les décors des chapitres leur sont propres et nous font comprendre petit à petit qu’un message écologique se cache derrière : la nature reprend t-elle ses droits face à l’Humanité qui la détruit ? La nature peut-elle se venger ? Paris envahie par la nature, ça donnerait quoi ?

Niveau bande son, c’est agréable ou parfois plus « rock n’roll » suivant les situations. Vous verrez à un moment du jeu, mais on assiste à un concert punk et le son est juste génial !

De plus, et vous avez vu quelques extraits avec les images plus haut, les textes sont teintés d’un humour au top. Il y a énormément de jeux de mots ou de références que ce soit pour les noms des monstres, les PNJ, etc.

NOTE 15/20 – Maliki : Poison of the Past est un jeu d’aventure au tour par tour mêlé à de la gestion. Dans une odyssée créative et audacieuse, notre équipe d’aventurières traverse le temps pour tenter de vaincre Poison et son armée végétale.

Secrets et action sont au rendez-vous pour comprendre comment le monde a sombré dans le chaos — et surtout, il ne tient qu’à vous de tenter de le sauver ! Alors, enfilez votre Chronopack et plongez dans cet univers coloré, mystérieux et plein d’humour, fidèle à l’esprit de la BD de notre héroïne aux cheveux roses.

💎 Review réalisée à partir d’une version presse Switch.

Un autre jeu Ankama ici

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