Test Slay the Princess – The Pristine Cut

Adepte de visual novels ? Laisse derrière toi les belles romances et les love interests à tomber. Dans Slay the Princess, psychologie, philosophie et horreur sont au cœur de tout.

Notez que nous avons décidé de vous présenter ce jeu, car il a été nommé et a reçu une mention aux IGF (Independent Games Festival) dans la catégorie Excellence dans le récit, cette année.

Fruit du travail du studio Black Tabby Games, un studio indépendant primé dirigé par Abby Howard et Tony Howard-Arias, Slay the Princess est sorti pour la première fois le 23 octobre 2023.

The Pristine Cut sorti le 24 octobre 2024 propose une nouvelle version avec une traduction dans plusieurs langues, mais également de nouveaux éléments : de nouvelles fins à découvrir, d’autres chemins à emprunter, des illustrations toujours plus immersives. Bref, une belle mise à jour que nous sommes heureux de découvrir.

Tuer ou être tué ?

Vous vous retrouvez là, sur un chemin, seul au milieu des bois. Seul ? Pas tout à fait. La voix du Narrateur est là pour vous donner votre objectif : suivre le sentier, entrer dans la cabane au bout, et tuer la Princesse prisonnière au sous-sol. Rien de plus simple, n’est-ce pas ?

Il affirme également que si vous n’accomplissez pas cette mission, ce sera la fin du monde. Mais attention : la princesse fera tout pour vous arrêter. Elle mentira, vous charmera et vous manipulera. Elle essayera même de vous tuer à la moindre occasion. Il semble donc prudent de suivre les indications du Narrateur et d’en finir rapidement, non ? Pourtant, dès que vous cherchez à en savoir plus, celui-ci reste bien évasif.

De nombreux choix s’offrent alors à vous :

• Essayer d’en savoir plus auprès du Narrateur, qui semble cacher bien des choses.
• Abandonner la mission et fuir.
• Ou bien suivre le chemin indiqué et partir à la recherche de cette fameuse princesse.

Quelle que soit la décision prise, préparez-vous à y être confronté à nouveau. J’espère que la mort ne vous effraie pas.

Le choix d’une vie

Toutes vos aventures seront soumises à des choix. J’ai dit “toutes” ? Ah oui, vous allez mourir de nombreuses fois. Chemin. Narrateur. Cabane. Princesse. Voici la boucle sans fin dans laquelle vous allez vous retrouver. Enfin, pas exactement : chaque décision que vous prenez aura des conséquences sur l’avenir.

Les personnages, au nombre de trois (vous y compris), sont omniprésents. Là encore, ce n’est pas tout à fait exact. Une fois la princesse rencontrée, différents aspects ou personnalités de votre conscience feront leur apparition, chacun avec un caractère propre.

Qui êtes-vous exactement ? D’ailleurs, votre apparence est intrigante : votre peau tachetée, presque putréfiée, et vos griffes en guise d’ongles vous éloignent de l’humanité. Étrangement, chaque fois qu’un miroir apparaît dans la cabane, il disparaît dès que vous essayez de vous en approcher. Le Narrateur, lui, n’en parle jamais lorsqu’il décrit les lieux.

En parlant du Narrateur, il reste fidèle à lui-même : toujours les mêmes répliques, les mêmes agissements. Il ne semble pas vous reconnaître, malgré vos multiples rencontres. Tantôt moralisateur, tantôt directif, ou même acteur, peut-on vraiment lui faire confiance ?

Pourtant, là encore, vos choix influencent son comportement. Il n’hésite pas à exprimer son mécontentement lorsque certaines décisions ne lui plaisent pas, ajoutant une touche d’humour à cette histoire sombre.

Et la princesse ? Elle semble différente à chaque rencontre. Comme si ce n’était jamais la même personne. Peut-être est-ce le cas ? Tout devient flou. Est-elle réellement maléfique ? Est-elle capable d’anéantir le monde, elle qui semble si fragile ? Certaines versions du jeu offrent des visions d’horreur. J’espère que vous n’avez pas peur du sang.

Un environnement mystérieux

Tout dans Slay the Princess est complexe. Vous serez sans doute perdu durant votre première heure de jeu, et c’est tout à fait normal. Plus vous jouerez, plus votre vision s’éclaircira. Après tout, vous êtes le héros. Cette boucle temporelle, qui n’en est pas vraiment une, révèle à chaque réincarnation de subtiles nuances qui peuvent tout changer.

Dès le début, vous faites face à un dilemme moral : devez-vous ou non tuer la princesse ? Vos choix façonnent la nature profonde de la princesse et influencent la direction que prend l’intrigue. Résultat : une multitude de scénarios à vivre. Le jeu s’adapte entièrement à vous.

L’ambiance du jeu, quant à elle, excelle à créer une atmosphère pesante. Les musiques calmes, apaisantes, stressantes ou angoissantes, associées à des bruitages horrifiques, renforcent la tension des scènes. L’expérience narrative n’en est que plus marquante.

L’ensemble du jeu est doublé en anglais. Si la qualité du doublage est parfois inégale, il reste agréable. Le mixage, en revanche, peut vous faire sortir de l’immersion à certains moments.

La direction artistique du jeu, enfin, est particulière. Les graphismes alternent entre illustrations détaillées, minimalistes ou brouillonnes. Pourtant, une fois plongé dans l’aventure, tout cela semble naturel. Cette esthétique contribue à l’ambiance générale et accentue l’horreur du jeu.

NOTE 17/20 – Coupant avec les codes des Visual Novels traditionnels, Slay the Princess nous entraîne dans une intrigue aussi riche que prenante, avec une multitude de possibilités. Son ambiance horrifique et psychologique marquera durablement votre esprit.

Les nombreux succès à débloquer ajoutent une touche d’addictivité, incitant les joueurs à creuser toujours plus loin pour découvrir tous les secrets.

Cependant, l’aspect répétitif de certaines boucles peut lasser les joueurs, qui finiront par les passer rapidement, au détriment de l’ambiance. Enfin, l’approche philosophique du jeu, bien que fascinante, risque de frustrer certains joueurs en quête de réponses claires.

PS: Joueurs, attention aux thèmes abordés pour votre sensibilité ainsi qu’au PEGI 18.

💎 Review réalisée à partir d’une version presse PC.

Un autre jeu nominé ici

💜 Aidez-nous en partageant cette page, cela nous permet de vous proposer plus de contenu!