Test Beacon Pines : Quand le cozy flirt avec le creepy
Vous aimez les jeux aux visuels adorables ? Et l’horreur, ça vous branche aussi ? Alors Beacon Pines devrait vous intéresser ! Après une campagne de financement participatif réussie : Hiding Spot s’essaye en 2022 au genre du visual novel, avec un titre qui sort un peu du lot. Allons voir ça de plus près !
Un conte de fée saupoudré d’horreur
Bienvenue à Beacon Pines ! Une petite ville près de laquelle habite Luka, un jeune faon qui mène une vie paisible auprès de sa grand-mère. En plongeant au cœur d’un vieux livre de contes à la Disney, le jeu nous laisse découvrir ses protagonistes très identifiables, parcourant des environnements colorés aux tons sépia.
Avec son ami Rolo, Luka adore passer ses journées à flâner dans les champs de pissenlits, semer la pagaille un peu partout, jouer dans sa cabane en bois perchée… Bref, mener une vie d’enfant innocent. Cette longue introduction avec une bande son instrumentale et ses personnages tout mignons nous rappelle tous les éléments d’un bon vieux cozy game. À une exception près.
En effet, l’histoire que vous vivez est incomplète. Oui oui, il manque littéralement des mots. Puisque vous vous trouvez au sein d’un conte manifestement corrompu, la tâche vous revient de compléter certaines phrases à votre guise, en fonction des « charmes » que vous trouverez sur votre chemin. Ces badges décrivent des actions simples, comme « Se reposer » ou « Réfléchir ».
Ils peuvent être obtenus en effectuant des actions spécifiques. Comme par exemple, en fouillant dans un des tiroirs de votre grand-mère (ne faites pas ça dans la vraie vie, c’est mal élevé !). Ainsi, ils pourront être utilisés pour compléter les phrases à trous, et changer le destin de la ville et ses habitants.
Néanmoins, vous remarquerez rapidement que quelque chose ne tourne pas rond à Beacon Pines. Car oui, derrière ses airs de visual novel angéliques se cache un jeu à la fois perturbant et mystérieux, avec sa narration axée sur l’horreur psychologique.
Rien de visuel ou de bien méchant, mais tout juste assez pour rester accroché à l’intrigue qui dérive lentement vers des fins parfois loufoques et dérangeantes. Force est de constater que l’envie d’explorer les diverses branches narratives devient quelque peu addictif lorsqu’on est entièrement immergé.
Des mécaniques simples, mais malignes !
Puisqu’il s’agit principalement d’un jeu narratif, on est en droit de s’attendre à des commandes faciles à prendre en main. Et c’est le cas ! En incarnant Luka, vous pouvez le déplacer librement à travers des tableaux détaillés, où il est possible d’interagir avec presque chaque personnage et objet. Sensation assez plaisante, car elle donne envie de cliquer partout et de découvrir chaque recoin du monde !
Cependant, attendez-vous à beaucoup de dialogues, puisque le cœur du gameplay se focalise sur la manière de conter. C’est pourquoi cette façon de vous retrouver au sein d’un livre, bien que répandue, fonctionne plutôt bien ici. En outre, elle permet d’instaurer une ambiance sereine, de prime abord, faisant ensuite grimper la tension avec des éléments d’horreur progressifs.
De plus, à mesure que vous dénouez un nœud de l’intrigue en récoltant un « charme », vous aurez l’occasion de vous en servir à des instants spécifiques dans le passé. L’arbre des choix (qui est au passage réellement un arbre) est accessible à tout moment du jeu.
Par conséquent, il vous est possible de changer le cours de l’histoire lorsque vous le souhaitez pour mieux comprendre chaque subtilité du scénario. Cette façon de naviguer à travers les pages me fait personnellement sentir véritablement maître du jeu ; un joueur qui a un impact significatif sur les personnages et qui peut leur trouver une happy end.
Un coup de crayon maitrisé
Ce qui saute aux yeux dès l’ouverture du jeu, c’est ce côté très crayonné qui ressort. Beacon Pines nous propose des visuels détaillés et colorés, que ce soit dans les décors ou les personnages lors des dialogues, qui sont clairement faits main. Le tout nous plonge dans une vibe très nostalgique tout au long du jeu.
Si on ajoute à ça une bande originale mêlant instruments classiques et électroniques lors des moments de suspense : on obtient un étrange mix. Une ambiance à double tranchant, oscillant entre le bizarre, l’intriguant et le feel good. Cette BO reste toutefois parfois un peu trop en retrait, surtout lors des moments de tension où elle est peu perceptible, ce qui est regrettable.
NOTE 17/20 – Avec Beacon Pines, le studio indépendant propose une expérience narrative originale. Loin des ambitions d’un Life is Strange par exemple : les développeurs ont manifestement une volonté de garder une image de jeu indépendant sous tous les angles.
Bien qu’il soit difficile d’évoquer le scénario sans spoiler, la perte de l’innocence illustrée par de l’horreur douce crée une tension quasi permanente qui tient en haleine.
On regrettera les quelques moments un peu trop calmes du jeu qui cassent le rythme, ainsi que sa bande sonore pas assez présente (à mon goût). Toutefois : les amateurs de jeux narratifs y trouveront leur bonheur.
Ses graphismes marquants et convaincants avec son histoire ni trop courte ni trop longue, en font un jeu qui ne rentre pas dans les cases. À vous de découvrir tous ses mystères !
💎 Review réalisée à partir d’une version presse Switch.
Points Positifs
● Une histoire simple mais originale aux fins multiples.
● Des visuels engageants et très agréables.
● L’arbre des choix est efficace.
Points Négatifs
● Une bande originale en retrait.
Informations
Sortie: Le 22 septembre 2022
Langue: Textes EN
PEGI: 12+
Dispo: Switch, PC, One, Series
Éditeur: Fellow Traveller
Développeur: Hiding Spot
Mode: Solo
Durée: 6h
Complétion: 7h
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Je ne connaissais pas 😉👍
Ravie !
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