Test de FANTASIAN Neo Dimension : un J-RPG OK-Tiers

Hironobu Sakaguchi, le père des Final Fantasy qui retrouve le plaisir de faire un jeu dans le style du 6ᵉ opus. Pour l’OST, le célèbre compositeur attitré de la franchise, Nobuo Uematsu. C’est la promesse de qualité du portage du jeu mobile de 2021 par Square Enix que nous avons entre les mains aujourd’hui : FANTASIAN Neo Dimension. Promesse tenue ? Fans de J-RPG du monde entier, voici l’avis de la testeuse indé.

L’histoire de FANTASIAN Neo Dimension : ne pas aimer les surprises

Commencer le jeu avec un héros amnésique, ça vous fait anticiper un côté très classique concernant l’histoire. Léo se prend un bon coup de jus et ne sait plus quel est son but. Il doit donc retracer ses actions précédentes pour comprendre ce qu’il cherchait à accomplir.

Oh waouh. Donc en gros, c’est un monde envahi par des machines qui détruisent tout et qui sont envoyées dans le monde des humains par Vam The Malevolent qu’il faudra poutrer, entre autres (et qui a un nom de gros méchant comme on aime).

Malheureusement, mes doutes se sont confirmés par la suite. À aucun moment je ne suis tombée de ma chaise concernant les révélations du scénario. Et ce, autant concernant les souvenirs au compte-goutte récupérés par notre amnésique préféré que par les twists prévisibles concernant les autres protagonistes. Et d’ailleurs, ajoutons un autre paramètre à prendre en compte : le jeu n’est traduit qu’en anglais. Pas un anglais insurmontable, mais si vous êtes en froid avec la langue, cela risque de vous poser problème.

Des passages à écouter comme un livre audio

Bon, cela étant dit, ça tient quand même plus ou moins la route une fois passées les 5 premières heures pendant lesquelles j’ai pu geindre fortement tant c’était long à démarrer. Et malheureusement, outre le fait que l’histoire ait du mal à se lancer, il est également difficile de s’attacher aux personnages.

Léo est plat, les filles sont cruches, on a aussi le classique ténébreux, le robot mignon, le jeune tsundere… Et quelques face-palms à l’horizon. Mention spéciale tout de même aux Cinderella Tri-stars qui auront eu le mérite de me faire sourire avec la Team Rocket en toile de fond (qui s’en va vers d’autres cieux, évidemment).

Il est à noter que l’histoire nous est régulièrement racontée hors-champs par le biais de cartons de texte lus par une voix-off (à la place de cinématiques). Ces passages, qui ressemblent bien plus à du livre audio que du visual novel, sont parfois trop, beaucoup trop longuets (heureusement vous pouvez passer l’audio pour lire plus rapidement et passer à la suite).

Des mécaniques classiques et innovantes à la fois

Merci aux mécaniques de combat qui sont vraiment sympathiques à jouer et donnent envie de continuer ! Les combats sont ici au tour par tour (petit retour aux sources !).

De plus, la notion de trajectoires de vos attaques rajoute un véritable intérêt. Chaque personnage a en effet plusieurs sorts et attaques qui n’auront pas tous les mêmes façon de toucher les ennemis. Parfois ils iront tout droit, parfois vous pourrez faire des dégâts de zone ou encore courber la trajectoire sur les bords de l’écran. C’est vraiment assez appréciable à jouer, et plus on avance dans l’aventure, plus cela devient stratégique.

On retrouvera également le système de faiblesses et forces élémentaires, les buffs et les débuffs que vous pourrez utiliser contre les ennemis et boss. Cela vous sera d’autant plus utile que le jeu se corse grandement au bout d’un moment (alors qu’on a le sentiment de rouler dessus au départ). Heureusement, chacun de vos persos a sa propre technique de combat (inventive pour une partie d’entre eux, avec par exemple l’utilisation quasi exclusive d’objets au lieu de mana, le sacrifice de points d’HP pour frapper…). Là encore, j’ai pris beaucoup de plaisir à jouer les combats et à réfléchir aux différentes stratégies à adopter pour les combiner efficacement dans les combats.

Mon coup de cœur du titre : le Dimengeon

Et je ne vous ai pas encore parlé de ma mécanique préférée : le Dimengeon. C’est un appareil possédé par Léo qui vous permet de stocker des combats aléatoires. Fini les pétages de câble parce que vous ne pouvez pas faire 3 pas dans une zone sans vous faire alpaguer par toutes les bestioles du coin ! Cela arrive quand même vu que vous ne pouvez stocker que des ennemis déjà rencontrés une fois, mais cela rend tout de même les progressions plus fluides et agréables.

De ce fait, vous pouvez stocker jusqu’à 30 ennemis et décider de vous battre quand vous le souhaitez (avant d’avoir atteint les maximum). Et donc quand vous lancez l’appareil, vous pourrez tous les combattre d’un coup. C’est là que les mécaniques utilisant des trajectoires prennent tout leur sens et deviennent vraiment plaisantes à utiliser. Défoncer 7 ennemis d’un coup grâce à une trajectoire calculée au millimètre près, tout en chopant des bonus permettant de rejouer immédiatement après ou d’augmenter la force de frappe… Oui, oui, c’est jouissif.

La DA inégale mais originale et agréable à l’œil

Des dioramas ont été fabriqués à la main et ensuite intégrés dans le jeu pour faire office de décors. De ce fait, j’ai plusieurs remarques à faire. En premier lieu, c’est souvent très joli et agréable de reconnaitre le travail manuel !

Par exemple : les arbres en fil de fer rendent super bien même si on voit parfaitement le côté diorama. J’étais donc souvent contente de découvrir de nouveaux décors. Le Dimengeon n’a pas eu droit à son propre diorama, quel dommage !

Cependant, le côté artisanal ne rend pas toujours aussi bien et c’est même parfois pas incroyable. Et ajoutez à cela le fait que par moment on a l’impression que les personnages numériques sont « posés » par-dessus l’environnement. Cela donne parfois un aspect assez étrange au rendu final.

Concernant la musique de Nobuo Uematsu, je ne pense pas que cette OST restera dans les annales, mais elle reste agréable et bien écrite ! Et la petite feature sympa en plus c’est que vous pouvez remplacer la musique de bataille par plusieurs autres tirées de différents Final Fantasy. Par exemple, vous pourrez choisir les musiques de combat de Final Fantasy XVI ou de Final Fantasy VII Rebirth.

Des déplacements rageants

Pour finir, la plus embêtante de toutes les remarques : les déplacements sont souvent TRÈS laborieux. En effet, le choix a été fait de ne pas mettre une caméra qui suit votre protagoniste mais plutôt de faire des virages à 90° dans le diorama. En soi, une bonne idée qui fait découvrir l’environnement et les différentes rues au fur et à mesure.

Mais hélas, vos directions ne suivent pas. Vous êtes donc régulièrement dans l’obligation de lâcher votre joystick pour ne pas partir dans le mauvais sens à chaque changement de direction. Cela demande, au choix, beaucoup de patience et d’abnégation ou une prise en main de la technique un peu ridicule du « lâcher le joystick-repartir » à chaque coin de l’écran.

NOTE: 14/20 – FANTASIAN Neo Dimension n’est pas un mauvais jeu mais son histoire peu originale et ses personnages clichés repoussera les joueurs et les joueuses qui n’ont pas une grosse nostalgie des Final Fantasy à l’ancienne.

Il peut tout de même valoir le coup de s’y pencher (si vous comprenez l’anglais) pour ses mécaniques de combat très agréables à jouer, et si vous êtes ok pour lui pardonner ses défauts (le déplacement dans la map OMG).

PS : il tourne parfaitement sur Steamdeck.

💎 Review réalisée à partir d’une version presse PC.

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